mardi 24 mars 2009

Quelques larmes dans un océan d'indifférence...

En rentrant hier soir d'un repas au restaurant avec des amis, j'ai assisté à une scène qui m'a touché plus que je ne l'aurais cru, la preuve est que j'y pense encore, et que je m'apprête à écrire quelques lignes à ce sujet.

J'avais remarqué un jeune homme (entre 22 et 25 ans) sur le quai du métro, notamment en raison de son style vestimentaire que je trouvais plutôt élégant, qui servait bien son physique mince, son visage aux traits fin et à la machoire non moins carrée.
Bref, une allure générale plutot pas mal.

Une fois le métro arrivé, je pénètre à l'intérieur et oublie sa présence.
Jusqu'à ce que je relève la tête quelques minutes plus tard, et que je l'aperçoie quelques sièges devant moi, en pleurs... Son visage empourpré était déformé par le chagrin, ses yeux verts troublés par la peine et ses joues lacérées par ses larmes.

Ca m'a fait un drôle d'effet, je me suis dit que si je n'avais pas relevé la tête, je ne l'aurai pas vu.
A ce moment là, j'ai regardé autour de moi.
Personne ne l'avait vu, ou en tout cas, personne ne le regardait, ni ne songeait à lui demander s'il allait bien (quoi qu'il suffisait de le regarder pour savoir que ce n'était pas le cas) ou s'il souhaitait en parler. J'ai pensé alors que si j'avais été seul, je le lui aurait peut-etre demandé, parce que le voir ainsi m'a vraiment attristé...

Je me suis rappelé mes jours de doutes, où lorsque j'allais en rer jusqu'à la fac, il suffisait d'une chanson sur mon mp3 pour provoquer les larmes aux coins de mes yeux... En y repensant, dans ces moments là, j'étais plutot content à l'idée que tout le monde, dans le wagon, allait m'ignorer, ignorer ma peine et ma faiblesse en cet instant.

L'indifférence des parisiens peut aussi bien blesser que renforcer.
Elle nous apprend que l'on est seul, et pourtant, elle nous démontrer que nous sommes TOUS seuls, quelle que soit notre situation, notre catégorie sociale ou la raison de nos larmes.

L'indifférence...

Ce soir là, les larmes de ce garcon ne m'ont pas laissé indifférent, et pourtant il ne le saura jamais... J'imagine que mes larmes ont peut-etre touché d'autres personnes ce jour là, dans ce wagon, mais moi non plus, je ne le saurai jamais.

Finalement, sous couvert d'indifférence, peut-être sommes-nous finalement restés humains...
Peut-être...

4 commentaires:

  1. Bon, je dois constater que tu es écris bien, et que cette histoire du garçon triste, entouré de solitude, c'est typiquement parisien, et un brin déprimant :(

    Au plaisir de te lire à nouveau

    Brice

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  2. Je pense que j'aurais aussi longuement hésité (enfin, le temps de quelques stations) à aller lui parler...

    Parce qu'OK on aime rester seul dans ce genre de situation, mais c'est plus à cause de la peur d'être jugé, si quelqu'un vient avec un sourire et le ton qu'il faut... pa sûr que ce soit mal venu.

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  3. @ Brice : merci, j'avais un peu peur que mon style rédactionnel soit trop... pompeux. Pas évident de se donner un style sans en faire trop.

    @ Julien : en effet, je partage ton opinion, mais bon, ce qui est fait est fait...

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  4. Un échange de regards et un sourire peuvent aussi suffire pour regonfler quelqu'un à bloc. Ne pas oublier que la fierté entre aussi en compte.

    Dans cette situation, tu viens me voir et je t'enverrai paitre vite fait bien fait.

    "De quoi je me mêêêêle" lol

    On ne connait pas les gens, ils ne nous connaissent pas non plus... Oui la gentillesse existe, mais si l'autre sent que tu le prends en pitié, comment veux tu qu'il se sente...

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